Journal de Bord d’un 8ème Kyu – N°1


Cours du 07/04/2023 au Masamune Dojo, auprès de Bruno Vicaire, par Louis Bâton ( Croix V Baton étant déjà pris )

 

Cette chronique a pour but de restituer mon ressenti de pratiquant, évoluant au grè des séances auprès de Bruno Vicaire, et entre elles via mon cheminement au sein du “sourd grondement d’un vaste monde tournant sur lui-même” (Henri Laborit).

Le fait est que plus je pratique, plus j’étudie et intègre, moins ce monde me paraît sourd. Mais plus j’en perçois des tonalités jusque là inaudibles.

Bruno a commencé le cours en nous demandant quels étaient nos objectifs. En nous disant quelle était la différence entre un rêve, et un objectif.

“Un objectif, c’est un rêve qui a une date de réalisation” Bruno Sensei

Mais quels sont mes objectifs ? Cette question résonne, je raisonne avec elle.

Trouver Shizen ? Accepter l’impact ? M’autoriser à être moi par mon travail au sein du Bujinkan ?

Me protéger, défendre le droit au choix, être bon pas être gentil.

Trouver la douceur en moi, à travers le tumulte.

Augmenter mes extrêmes, stabiliser mon milieu.

M’ouvrir, me connecter à la nature ? Accepter la gravité, m’y adapter.

Devenir plus fort, plus tendre, pas plus dur.

J’ai compris récemment qu’accepter un héritage, c’est aussi en porter les responsabilités.

Clap Clap.

Clap.

  • Shikin Haramitsu Daikomyo.

Ce cours a commencé avec un rappel sur le travail primordial des postures. Plus je les travaille, plus j’en entrevois les images, qui s’enchaînent, de l’une à l’autre, dans un mouvement.

L’échauffement est fait, s’améliore au fur et à mesure, je ne ressens plus mon corps de la même manière qu’avant. Mon dos est plus droit, mes articulations craquent sur demande, comme pour se réaligner.

Passé le salut, Bruno s’enquiert de nos revendications, je demande à travailler Hon Gyaku, et Juji Dori.

  • “Roulez bande de djeuns”

Travail sur Yoko Nagare : Il faut être bas sur ses appuis, les mains sont posées à plat, en opposition, comme si on tenait un tonneau avec les dos des deux mains/bras. Le regard fixe en face et ne se détourne pas. C’est la circonférence des bras qui fait la roulade, en passant par la ligne des épaules. Le bassin et la ligne d’épaule roulent en même temps, sinon c’est un Zenpo Nagare.

  • “Gogyos, Kihon Happo”

C’est l’école du Koto Ryu Koppo Jutsu que nous travaillons à travers ces exercices, j’y entrevois le principe de déplacement dans un couloir, comme si les mouvements étaient contraints par des murs sur les côtés.

L’enchaînement des postures élimine les mouvements parasites.

“C’est la main qui saisit ou qui frappe qui est ferme, le reste du corps est en posture, relâché”.

Pour Omote et Ura Gyaku, le Taisabaki se transforme en Ichimonji, afin d’étirer Uke jusqu’au point de déséquilibre. Lors de l’étirement verticale du Uke, via sa main, on revient en Shizen, lors du 3ème mouvement, on inverse le Ichimonji de départ.

  • Hon -> Origine / Gyaku -> Torsion : La Torsion Originelle

Ni Omote, ni Ura, au millieu, sur la ligne.

“On dirige le petit doigt de Uke dans sa ligne d’épaule”

On emprisonne sa main dans nos mains, et ce sont nos jambes qui reculent. La torsion se fait sur une seule ligne.

Le départ commence comme Ura Gyaku, on remonte les deux mains jusqu’à la torsion. Les bras bougent parce que les jambes bougent. Les index se joignent, tendus. On ne recule pas, le corps s’aligne sur le mouvement de la jambe qui s’étend.

Bruno fait mention de Gassho No Kamae, la posture de la prière. Je pense que la foi est contagieuse, car lorsqu’il a appliqué cette posture, j’en suis tombé à genoux.

“Il y a déplacement d’Ichimonji.”

  • O -> grand / Gyaku -> Torsion : La Grande Torsion

On se met à “l’intérieur” de Uke, une main sur son omoplate, l’autre main saisi le poignet engagé. On fait rouler le trapèze vers l’avant pendant que le bras de Uke est monté à la verticale, puis, dirigé de l’autre côté de la ligne d’épaule de Uke.

  • Réflexions sur le Ten Chi Jin

Bruno Sensei nous a parlé du synoptique, de sa conception et de la manière de voir les différents modules qu’il cadre lors de notre apprentissage.Chaque élément de ce synoptique, assemblé à d’autres, permet de construire une technique.

Je crois que je ne mesurerai jamais la chance, que nous avons, de profiter de ce qui nous précède. De cette transmission, chèrement acquise.

  • Ju -> 10 ( +) / Ji -> En forme de / Dori -> Saisie

Sur un Musha Dori qui n’aboutira pas, on étend le bras de Uke puis on crée un pivot de hanche avec sa jambe opposée. La main va alors s’entrecroiser entre les deux bras de Uke, par l’extérieur, afin de faire un armlock sur le coude.

En forme de croix donc.

  • Rakka, du Juppo Sessho

Via la posture de Kagete, dans laquelle la main avant pend sous l’épaule, tandis que la main de l’ombre, tient le Kunai, en Seigan.

Kagete -> Seigan -> Tai sabaki à l’intérieur 45° de Uke -> Kunai contre le le pli du coude extérieur de Uke pour faire levier, puis, on fait Uchimata une fois que la ligne des épaule de Uke est déséquilibrée.

Le Kunai enroule le bras opposé de Uke vers l’extérieur, dans sa faille mécanique tandis que la main libre de Tori étire le poignet libre.

Clap Clap.

Clap.

Domo Arigato Gozaimashita.

"Souriez"